Dès 2003, j'ai choisi de replanter exclusivement des cépages dont j'avais la preuve historique de leur culture locale, autrefois, à Saint Chef. Ainsi, j'ai commencé par la Mondeuse noire, puis le Persan, l'Altesse, la Jacquère, le Viognier, la Verdesse, le Mècle. J'ai pour projet, dans les années à venir, de continuer avec le Bia, le Servanin et sûrement bien d'autres encore, sachant que le vignoble isèrois était composé probablement d'une cinquantaine de cépage dont une quinzaine cultivés nulle part ailleurs. La dernière découverte bibliographique est le Plant Guillet, cultivé à Saint-Chef qui n'est autre que le cépage Romorantin…
Cépage autochtone qui produit de vins très riches avec une bonne acidité, marqué par des arômes de noisettes, de truffe puis de coing en vieillissant. Les dernières analyses d'ADN n'ont pas pu montrer de liens de parenté avec d'autres cépages, ce qui fait de l'Altesse un cépage tout à fait unique.
Cépage blanc majoritaire dans la région jusque dans les années 50, il a été abandonné dans le Dauphiné pour sa faible production et son manque de précocité. L'Altesse est, cependant, très bien adaptée au sous-sol mollassique gréseux et au climat du Bas-Dauphiné.
Cépage Isèrois, rarement retrouvé en dehors du département. C'est un descendant du Savagnin. La Verdesse tient de ce dernier, la puissance, l'acidité et le côté arômatique (fruit de la passion). Ce cépage est très tardif. Seulement quelques hectares sont plantés, aujourd'hui.
Autrefois cultivé dans les arrondissement de Bourgoin et Grenoble, d'après l'encyclopédie Vialla et Vermorel. Cépage à très fort potentiel qualitatif pour les années à venir… Première récolte en 2014.
Cépage autochtone qui produit des vins vifs, minéraux et fruités (agrumes) à faible degré d'alcool. La jacquère est, d'après les dernières études génétiques, un descendant du gouais.
Plantation d'une parcelle de Jacquère à Saint-Marcel Bel Accueil sur terroir calcaire jurrassique. Première récolte en 2015.
Quand son rendement est maîtrisé, elle produit des vins très puissants avec une grande variation d'arômes selon le terroir où elle se situe.
Au risque de surprendre beaucoup de personnes, le viognier est bien un cépage local de l'Isère… Ce n'est pas un cépage du Sud de la France. Dans les zones méridionales, c'est tout simplement un cépage améliorateur précoce, comme le Chardonnay en Isère. Le Viognier est un descendant de la Mondeuse blanche, tout comme la Mondeuse noire et la Syrah. C'est un cépage de deuxième époque dont l'aire de culture d'origine est le nord de l'Ardèche, la Loire, le Rhône, l'Isère et même la Savoie! C'est donc bien un cépage septentrional.
Le Viognier était donc cultivé, autrefois, en Isère. il portait même le nom de Galopine dans certains secteurs dauphinois. Avant que le renouveau de l'appellation Condrieu n'en fasse une superstar de l'ampélographie...
En Balmes dauphinoises, le Viognier produit des vins aux arômes de fleur d'oranger. Le climat plus frais permet de produire de vins vifs et minéraux.
Cépage typique du Nord-Isère, cultivé avant-guerre entre Crémieu, Morestel, Bourgoin et la Tour du Pin uniquement... Cépage de "canton".
Produit des rouges très solides, d'une couleur riche avec des dégrés d'alcool limités. Donc assurément un cépage d'avenir. Comme la Verdesse et le Persan, c'est un descendant du Savagnin.
Ce cépage était considéré comme perdu, mais j'ai eu la chance dans mes prospections de retrouver 150 pieds, de les marquer et de faire greffer à mon pépinériste pour faire une plantation 3500 pieds environ en 2013. Je serai le seul producteur, pour l'instant, de ce cépage ancien... Aujourd'hui, un demi hectare de mècle est planté. Première récolte vers 2017.
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Le Persan partage la moitié de ses gènes avec le Savagnin. C'est donc un descendant du Savagnin car ce dernier est très ancien et est le géniteurs de très nombreux cépages. Cela explique donc, la puissance, l'acidité, le caractère arômatique du Persan (framboise, agrumes, réglisse, poivre). C'est un cépage à très fort potentiel qualitatif produisant des vins de très grande garde, mais sensible aux maladies et aux coups de soleil sur gappes, qui avait pratiquement disparu, 20 ans en arrière.